2008-11-05

Pour un futur engagement christiano-musulman

De Christian W. Troll
Permettez-moi d'abord de rendre grâces à Dieu qui a inspiré à un petit groupe de croyants musulmans la lettre ouverte "A Common Word" (ACW) du 13 octobre 2007 et à beaucoup d’autres éminents dirigeants et chercheurs musulmans celle de la signer.

Laissez-moi le remercier aussi parce qu’il a inspiré à l'archevêque de Canterbury de rédiger sa réponse: "A Common Word for the Common Good" (ACWCG) (...).
Je suis en plein accord, je le dis ici, avec ce qu’a écrit l'archevêque au début de sa réponse profonde et inspirée à ACW: "Ce n’est qu’en nous ouvrant à la perspective transcendante vers laquelle votre lettre est orientée et que nous regardons nous aussi, que nous trouverons les ressources qui nous permettront un dévouement radical, transformateur, non-violent, aux besoins les plus profonds de notre monde et de notre commune humanité.
Cette contribution naît d’une affirmation commune de la place absolument centrale, dans les deux croyances, de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain, c’est-à-dire du double commandement d'amour.
Sans entrer dans les graves questions théologiques soulevées par ACW et ACWCG, je traiterai rapidement cinq questions précises qui semblent appeler la réflexion et l’action des chrétiens et des musulmans.
1. Le double commandement d'amour et le constant égocentrisme de l’homme.
Cette conscience suscitera en nous un effort résolu pour arriver à une autocritique honnête, ainsi qu’un vif désir d’apprendre et d’être purifiés et transformés par l’écoute de ce que Dieu veut nous dire à travers nos partenaires de dialogue, qu’ils adhèrent ou non à une foi religieuse. Pensons-nous que notre dialogue est suffisamment soutenu par ces convictions et par les attitudes que celles-ci nous ont dictées?

2. Le double commandement d'amour comme clé d’interprétation des Ecritures Sacrées
L'archevêque de Canterbury a souligné que chrétiens et musulmans diffèrent substantiellement par la perception de ce que sont les Ecritures Sacrées et par la place de chacune de ces Ecritures dans la théologie correspondante. Je partage tout à fait son avis quand il dit que, malgré ces différences, "l’étude en commun de nos Ecritures respectives peut continuer à offrir des éléments fructueux à notre engagement mutuel dans le processus de construction d’une maison ensemble".
3. Le double commandement d'amour et les droits de l’homme
Ce n’est qu’assez récemment que les Eglises chrétiennes et quelques individus et groupes (au moins d’une certaine taille) musulmans ont modifié leur enseignement sur les droits de l’homme, en principe. Ils ont changé et sont devenus des partisans et des défenseurs des droits de l’homme. C’est Dieu lui-même, argumentent-ils, qui a pour ainsi dire inscrit ces droits dans la nature de l'homme.


4. Le double commandement d'amour et l'organisation de l’Etat dans une société multiethnique et multireligieuse
La question d’une relation correcte entre la religion et l’Etat joue un rôle important dans le dialogue christiano-musulman. Le vif intérêt de la plupart des chrétiens et de nombreux musulmans pour la séparation de la religion et de l’Etat ne paraît pas dû avant tout à des raisons philosophiques ou idéologiques. Les faits historiques qui y ont abouti sont beaucoup plus importants et absolument nécessaires pour la comprendre: en Occident ce sont surtout les guerres de religion après la Réforme protestante et, plus tard, les dictatures fascistes et communistes du XXe siècle. Des limites sont ainsi imposées à la fois à la religion et à l’Etat, qui les acceptent à leur tour.


Les tentatives de créer des Etats chrétiens ont échoué et ont coûté très cher à toutes les parties en présence. Rien n’autorise à penser que des états musulmans vont et pourront faire mieux. Ici la question cruciale est de nouveau la perception des droits de l’homme. Je crois que nous devrions intensifier le dialogue sur ce point.

5. Le double commandement d'amour et la violence au nom de la religion
Aucune religion ne peut dire que la violence n’a pas été ou n’est pas utilisée actuellement en son nom. Le fardeau dont elles ont ainsi hérité ne peut pas disparaître spontanément. Pour remédier au passé et à son souvenir, il faut plus qu’un accord sur les faits, même si cela seul peut être très difficile. Toutes les religions doivent accepter de faire la lumière sur leur relation passée et actuelle avec la violence, pour le bien de l’avenir. Cela va bien au delà du problème de la Guerre Sainte.

Le dialogue entre chrétiens et musulmans n’en est probablement qu’à ses débuts. Il demande de la patience, de la confiance, de l’endurance et des cœurs ouverts. C’est avant tout notre foi qui nous oblige à nous parler malgré toutes les expériences décevantes de nos relations passées et présentes. Autrement dit, c’est le dialogue que Dieu attend de nous, ce Dieu que tous, chrétiens et musulmans, nous invoquons comme le miséricordieux, le juste, l'aimant et le patient.

Para ler na integra veja aqui.

3 comentários:

  1. Uma das questões de grande importância do nosso tempo é o diálogo muçulmano -cristão que vai dando passos pouco mediáticos, mas signjficativos para a paz no mundo.
    . Um dos consultores do Papa Bento XVI é o professor jesuita Christian W. Troll que faz parte da delegação católica.
    Escreveu há algum tempo este artigo: Pour un futur engagement christiano-musulmano que lhes recomendo vivamente,
    pela sua clareza no modo como vê o diólogo e pelas questões que põe.
    O tom é muito diferente daquele que podemos ver em notícias de noticiários católicos que se centram quase só na questão da liberdade religiosa e noutros aspectos que estão longe de tocar o que é central neste verdadeito diálogo.
    Podem crer que é muito esclarecedor e que nos pode ajudar a bem situar a questão.
    É por ser raro encontrar um artigo deste valor e com uma autoridade intelectual indiscutível que o recomendo
    frei Eugénio

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  2. Modestamente pergunto-me porque não questiona Troll de forma mais radical os meandros da relação política religião. Só vi a alusão ao Estado (estado confessional e a sua origem e os seus limites).Ora eu acho que a questão mais importante é política. O que se passa é que existem agendas políticas onde a religião é muito importante. Não foi por falta de visões dialogantes que os conflitos pré pós Reforma se deram. A questão de saber quais as agendas políticas (e às vezes saber é muito difícil porque quem faz política é como quem joga xadrez: só dá para ver a última jogada, o resto está na cabeça...) e que jogo os representantes religiosos e os crentes querem fazer é muito importante.
    Por isso eu discordo do frei Eugénio quando diz que os noticiários se limitam às questões da liberdade religiosa. Para mim essa questão é decisiva (não por acaso Christian Troll fala nela). Ora o que gostava de ver era uma sociedade enquadrada em Estados confessionais emancipar-se de lideranças medíocres e de comunitarismos (e outros sentimentos gregários que vêm a religião sobretudo como identidade colectiva como todos os equívocos e arcaísmos que isso potencia) e assumir a defesa desse princípio (era o que precisava agora o Iraque ou Israel para dar dois exemplos opostos).

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  3. Enquanto a força politica (estados e dirigentes) dominar e utilizar a religião como arma e a alimentar consequentemente correntes populistas e extremistas (o que acontece de forma muito mais forte no mundo muçulmano do que no mundo cristão), não será possível uma relação saudável entre o mundo cristão e o mundo muçulmano. A questão da liberdade religiosa é incompatível com o estado teocrático (assumido ou encapotado) e não é verdade que haja uma forte corrente muçulmana (que seja visível e consequente) a lutar pela separação entre o estado e a igreja.
    A inexistência na Europa de politicas claras e efectivas de integração, de imigração, de natalidade e de preservação de alguns valores individuais, no que toca à relação com o mundo muçulmano vai infelizmente ter a prazo consequências graves e provocar o renascimento de extremismos detestáveis.

    António Ricca

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