2009-11-24

Homília de Cristo Rei - Ignace Berten

Gostei muito desta homilia do Ignace no Domingo passado.
Faz a ligação entre Verdade ao Amor, o que não é comum expontaneamente.
Também chama a atenção para algumas questões que realeza de Jesus hoje nos levanta.
Frei Eugénio


Étonnant dialogue que Jean nous donne à entendre entre Pilate et Jésus. Comme bien souvent, chez Jean, les partenaires du dialogue ne s’entendent pas. Ils sont sur deux longueurs d’onde différentes. Pilate répète l’accusation que les chefs du Temple ont portée contre Jésus : il prétend à la royauté. La réponse de Jésus déplace totalement le sens de la question.

Dans sa foi, Jean relit la passion de Jésus. Pilate juge et condamne Jésus, mais Jean laisse entendre qu’en fait, c’est Jésus qui juge Pilate. Jésus parle de sa royauté, et il en explicite le sens : « Je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. »
Pour Jean, le Christ est venu dans ce monde pour rendre témoignage à la vérité. Que nous dit-il par là ? Quel est ce témoignage à la vérité ? Nicodème, ce chercheur de sens, a découvert dans le dialogue avec Jésus qu’il devait renaître en esprit. La Samaritaine, dans la rencontre avec Jésus, a découvert que l’adoration de Dieu n’était liée ni au temple de Jérusalem, ni au Mont Garizim, mais qu’elle demandait à être faite en esprit et en vérité. La femme adultère a découvert que le pardon lui ouvrait un chemin de vie, tandis que les hommes qui étaient prêt à la lapider ont été placés face à leur propre vérité de pécheurs. Et l’aveugle né accède à la vision véritable : il reconnaît qui est Jésus, tandis que les scribes s’enferment dans l’aveuglement.
À chaque fois, ces figures hautement symboliques sont celles de personnes qui dans leur rapport à Jésus et par lui accèdent à la vérité profonde de leur existence.
Et Jean ajoute : « Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. » Ces quatre grandes figures johanniques sont celles d’hommes et de femmes qui sont déjà habités par une question fondamentale sur eux-mêmes, question qui est aussi faite de doute. Ils sont en chemin. La vérité déjà travaille en eux. C’est pourquoi le témoignage de Jésus leur parle et ouvre leur vie. Mais les scribes, les pharisiens, Pilate sont enfermés dans leur vérité figée, dans leur position de pouvoir qui les aveugle et les empêche d’entendre.
Dans le texte de l’Apocalypse que nous avons entendu, Jean dit que le Christ est l’alpha et l’oméga : en lui se joue la totalité de l’histoire. Dans l’évangile, Jean dit tout homme. Ce qui se donne et se révèle en Jésus a une signification universelle : tous sont concernés. Et Jean suggère que tout homme qui est ouvert à la vérité, entend la voix du Christ. On peut dire sans doute, que par l’Esprit, la voix profonde de la conscience est comme un écho en l’homme de la vérité qui se donne en Jésus, et que par l’Esprit tout homme peut l’entendre.
La façon dont Jean présente la royauté de Jésus nous questionne aujourd’hui. Dans notre culture où tant de choses sont mises en doute ou contestées, radicalement relativisées, et où prédominent les valeurs matérielles, sommes-nous suffisamment dans la vérité pour entendre la voix de l’Évangile ? Pour entendre l’Esprit parler à travers les signes du temps. Le monde connaît une crise économique et financière très grave, et les conséquences en sont dramatiques pour tous ceux qui perdent leur emploi chez nous et bien plus encore dans les pays pauvres. On sait que la crise est due à une spéculation effrénée alimentée par la soif de profit. Mais les politiques et les médias ont un seul discours : relançons la croissance, remettons la machine en route, sans s’interroger plus fondamentalement sur le sens même de notre économie et du fonctionnement des finances mondialisées. Sommes-nous collectivement et politiquement capables d’entendre la vérité ? Pas seulement le vérité du fonctionnement du système financier, la vérité de ce qu’il advient des hommes et des femmes, et surtout des plus fragiles au sein d’un tel système ?
Une question nous est aussi adressée à partir du rapport de Jésus à Pilate dans le récit. Jésus est placé dans une situation totale d’impuissance. Il est livré au pouvoir arbitraire de Pilate. Mais dans la dignité, il se situe en liberté et en vérité. Et sa grandeur humaine juge la fuite de Pilate devant la vérité. Dans les situations qui nous sont contraires, où nous nous sentons impuissants, que demande de nous l’appel à vivre en vérité ? Sommes-nous capables de nous situer avec vérité et liberté ? Ma royauté n’est pas de ce monde dit Jésus : en quoi sommes-nous appelés à nous libérer de l’ordre de ce monde et de ses impératifs ?
Il n’y a pas de réponse évidente à ces questions, pas de réponse universelle. Mais pouvons-nous laisser retentir en nous les questions ? Permettrons-nous au Christ de régner dans notre vie ? Peut-être à l’occasion, pouvons-nous trouver des lieux ou des moments pour réfléchir avec d’autres sur ces questions que nous adresse le Christ Roi.

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