2010-04-01

Deux manières de faire mémoire


La Parole de Dieu

« Levé de table, Jésus se met à laver les pieds de ses disciples. »
Évangile selon saint Jean, chapitre 13, versets 4-5


La méditation
L'évangile d'aujourd'hui commence dans un climat d'exceptionnelle majesté. Au début du repas qui va se terminer par l'institution de l'eucharistie, Jésus déclare qu'il vient de Dieu et qu'il retourne à Dieu.

Or, bien que sachant cela, il se lève de table pour faire ce qui, en ce temps-là, était une tâche de serviteur : il quitte son vêtement, remplit d'eau une bassine, s'agenouille devant chacun de ses apôtres, lui lave les pieds et les essuie avec un linge dont il a pris soin de se ceindre. L'intention se laisse facilement deviner. Jésus veut conférer aux services les plus obscurs une dignité spirituelle que, spontanément, nous ne donnerions qu'aux actions éclatantes. Et il ajoute qu'il a fait cela pour nous donner un exemple afin que nous aussi, nous fassions les uns pour les autres ce qu'il a fait lui-même.

Vient ensuite l'institution de l'eucharistie. Jésus, sachant que Judas va le livrer, prend les devants pour se livrer lui-même. "Prenez et mangez, ce pain est mon corps qui est pour vous". "Prenez et buvez car cette coupe est la nouvelle Alliance mon sang. Faites cela en mémoire de moi". En tout cela, il nous apparaît comme exerçant sur les événements une maîtrise absolue.

Or, quelques heures plus tard, il supplie son Père d'écarter de lui cette coupe et sombre ensuite dans la déréliction du "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonne?". Comment expliquer ce revirement? Par l'excès d'amour filial et fraternel qui a poussé le Fils de Dieu à se conduire à notre égard comme un berger qui entrerait lui-même dans le fourré dont les épines emprisonnent ses brebis.

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